Décrétée au cours de la célébration eucharistique le lundi 25 mars 2019, l’année de la foi devait en principe se clôturer le 25 mars 2020. Mais au regard de la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus ayant secoué l’humanité toute entière, et au vu des restrictions imposées dans ce cadre, cette clôture n’a pas été possible à la date retenue du 25 mars 2020.
Finalement, c’est ce mardi 29 décembre 2020, qu’il a plu à Son Excellence Monseigneur l’Evêque de procéder à la clôture solennelle de l’année sainte de la Foi dans le Diocèse de Bunia et cela au cours de la célébration eucharistique concélébrée avec de nombreux prêtres.
Plusieurs personnalités ont pris part à cette célébration eucharistique parmi lesquelles, les autorités politico-administratives, les Abbés de tous les doyennés et des institutions interdiocésaines basées à Bunia, les Religieux et Religieuses et enfin, une foule immense de Chrétiens, dont certains sont venus de très loin pour assister à cette messe de clôture de l’année sainte de la Foi.
Pourquoi l’Année Sainte de la Foi en Diocèse de Bunia ?
Son Excellence Monseigneur l’Evêque avait décrété l’année de la Foi pourque les ituriens en général, et les chrétiens catholiques du Diocèse du Diocèse de Bunia en particulier ait chacun un temps fort de réflexion et de prière intense avec l’espérance que cela suscite une conversion authentique pour un témoignage prophétique de la part de tous.
Depuis l’année 2017, il est constaté une grave crise de la foi et une crise de la paix dans le Diocèse de Bunia. C’était la raison profonde qui avait motivé Monseigneur Dieudonné Uringi à décréter une année Sainte de la Foi dans son Diocèse. De ce fait, il avait attiré l’attention de l’assemblée sur les différents faits qui, d’un côté, font preuve de la crise de Foi. Il avait cité le néo-paganisme, l’idolâtrie ou l’occultisme, les conflits sociaux et le déplacement massif des personnes, la perte des vies humaines et la destruction méchante des infrastructures d’intérêt général. De l’autre côté, Son Excellence Monseigneur l’Evêque avait fait mention aux antivaleurs, tels que la corruption généralisée à tout le niveau, le détournement de biens communs, le népotisme, la dictature, l’oppression, le manque de vérité et de paix. L’ensemble de ces éléments, avait-il dit, constitue une incohérence entre la Foi et la vie pratique des chrétiens.
Que doit-on retenir alors de ce moment que les chrétiens du Diocèse de Bunia ont passé dans la réflexion et la prière ?
Dans son homélie de ce mardi, 29 décembre 2020, l’Evêque du Diocèse de Bunia a d’abord insisté sur le respect des dix commandements de Dieu que le Christ a résumé en deux commandements : « Aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain comme soi-même ». Il a ensuite fistugé certaines nouvelles pratiques que les hommes de mauvaise foi ou certaines sectes imposent à ce moment à leurs frères dans différents coins du Diocèse ainsi que le tribalisme encouragé sous l’étiquette de « Communauté X ou Y ». Il a cité le cas vécu dans la Paroisse Saint Pierre de Bambu et ses environs où les miliciens de CODECO imposent à toute la population de ne pas travailler le lundi et le jeudi, sous peine de se faire fouetter en cas de refus d’obtempérer. Ce qui va à l’encontre du 3e commandement de Dieu qui autorise tout le monde à travailler durant 6 jours du lundi jusqu’au samedi puis se reposer et honorer le 7e jour, soit le dimanche (qui remplace le sabbat d’antan). Par ailleurs, il a également déploré le fait ces personnes sans cœur se donnent le luxe d’aller récolter là où ils n’ont pas semé (ils se livrent au pillage de biens champêtres, des bêtes d’élevage et autres biens de leurs frères et sœurs, comme le cas vécu dans la Paroisse Sainte famille de Gety et dans le Doyenné du Nord, ce qui est contraire au 7e et 10e commandement de Dieu).
En dehors de cette page sombre, Monseigneur Dieudonné a noté quelques changements de comportement par rapport à ce qui se passait il y a de cela quelques années. A cet effet, il a de tout cœur félicité l’acte de bonne foi que certains éléments de la milice CODECO ont commencé à poser dans le Territoire de Djugu. Ces assaillants, ayant compris qu’il était temps de cesser avec les hostilités et déposer les armes, ont depuis un certain temps adhéré volontairement au processus de paix en attendant le début du processus de leur désarmement.
Monseigneur Dieudonné Uringi a, par ailleurs, encouragé les autres miliciens qui trainent encore les pas et poursuivent des exactions à s’adhérer également à ce processus sans trop entendre le mot d’ordre et l’argent de Kinshasa, car, a-t-il ajouté, au vu de la crise socio-politique et de la crise sanitaire qui frappent la République Démocratique du Congo à ce moment, l’entente risquera d’être longue. En conséquence, il n’y aura pas la paix ni le développement dans notre province.
Monseigneur l’Evêque a aussi lancé un appel à tous les ituriens de se conscientiser pour construire l’Ituri, car personne ne viendra d’ailleurs pour construire cette province. Il a félicité le dévouement avec lequel les chrétiens du Diocèse de Bunia se sont donnés pour le service de l’Eglise ; car grâce à la participation active des chrétiens plusieurs réalisations ont été enregistrées dans les différentes paroisses depuis la fin de la première guerre de l’Ituri et ce malgré les difficultés.
Toutefois, Monseigneur l’Evêque a regretté que le projet d’implanter des nouveaux secteurs autonomes n’aura pas été possible à cause du désordre et atrocités vécus dans les différents coins du Diocèse, parfois même dans les sites ciblés pour cette implantation.
L’année sainte de la foi étant clôturée, Monseigneur l’Evêque a invité tous les chrétiens à produire désormais les fruits de la Foi, entre autres : une vie de prière, de pratique des sacrements, d’apostolat dans l’Eglise et d’amour fraternelle car nous sommes tous des chrétiens et frères, enfants d’un même Père qui est aux cieux.