15 personnes sauvagement abattues, dont la plupart des enfants et 8 blessés graves reçus à l’Hôpital Général de Référence de Fataki pour de soins. Tel est le bilan provisoire de l’attaque, ce lundi 09 mai 2022 aux environs de 20h45’, de miliciens de la CODECO sur le site de déplacés de LODDA, situé à plus ou moins 90Km au Nord de la ville de Bunia, dans la Zone de Santé de Fataki.
C’est la quatrième attaque de ces miliciens sur les sites de déplacés gérés par Caritas Bunia avec l’appui financier du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR, en sigle). Pour rappel, la première attaque avait eu lieu au site de déplacés de TCHE (le 19 novembre 2021, occasionnant le déplacement massif de déplacés du site vers le centre de négoce de LARGU et vers le site de Rhoe), la deuxième attaque au site de déplacés de DRODRO (le 21 novembre 2021, faisant plus de 17 morts et pillage de biens) et la troisième attaque au site de déplacés de PLAINE SAVO (le 02 février 2022, faisant 56 morts dont les femmes et les enfants, 42 personnes grièvement blessés et pillage de biens).
Le site de déplacés de LODDA, situé à plus ou moins 5Km du Camp de MONUSCO de « Djaiba », fait partie de 26 sites de déplacés de l’Ituri placés sous la gestion de la Caritas Bunia, comme souligné ci-haut. À ce jour, y vivent 1231 ménages totalisant 6219 personnes (Source : Caritas Bunia/UNCHR).
« Renforcer la sécurité autour des sites de déplacés ». Tel est le plaidoyer qu’on peut faire à la MONUSCO et à la FARDC. Et que la communauté humanitaire de l’Ituri se mobilise pour assouvir les besoins humanitaires de base de cette population en détresse.
L’on se rappelle que lors de la visite de Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général Adjoint aux opérations de paix des Nations Unies, le 24 février dernier sur le site de déplacés de Rhoe, le Directeur de la Caritas Bunia était revenu sur la nécessité pour l’ONU, à travers la MONUSCO, de renforcer la protection de la population civile face aux attaques de groupes armés.
Les massacres de paisibles populations en Ituri. Jusque-en quand ?
Alors que les voix s’élèvent pour décrier l’inefficacité des animateurs de l’Etat de siège à mettre fin aux massacres des civils innocents, l’œuvre meurtrière de miliciens de l’Ituri, parmi lesquels la milice CODECO, se poursuivent à toute quiétude.
Pas plus de deux jours, la nuit du dimanche 08 au lundi 09 mai 2022, les mêmes miliciens de CODECO ont ôté la vie à 36 personnes dans une carrière minière dénommée « Blanquette » non loin de la Commune Rurale de Mongbwalu, à plus ou moins 90Km au Nord-Ouest de la Ville de Bunia.
Depuis près de deux semaines, de Djugu, en passant par Komanda pour Mambasa, il n’y a pas un seul jour qui passe sans qu’il y ait mort d’hommes. D’où cette question fatidique : « Les massacres de paisibles populations en Ituri. Jusque-en quand ? ».
Ainsi, devant ce tableau sombre de la situation d’insécurité que traverse la Province de l’Ituri depuis 2017, les tensions montent tellement haut que certaines personnes estiment que le moment est venu pour que le Chef de l’Etat autorise l’autodéfense générale à la population de l’Ituri conformément à la loi organique n° 11 – 012 du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement des Forces armées (Art. 2 Alinéa 3. Défense civile : ensemble des moyens non militaires ayant pour objet d’assurer la survie des populations, de sauvegarder les capacités de production, d’organiser la résistance en cas d’occupation et d’apporter un soutien aux Forces armées).
L’on se souviendra également qu’à l’occasion de la journée spéciale de prière et de procession en faveur de la paix en Province de l’Ituri organisée le 30 mars dernier par le Clergé diocésain, Son Excellence Mgr Dieudonné Uringi, Evêque du Diocèse de Bunia avait parlé en ces termes : « Cette manifestation a pour but entre autres de demander aux Gouvernants des explications claires sur les massacres à grande échelle de la population de l’Ituri ».
Communication Caritas Bunia