Le samedi 12 octobre 2024, un atelier de présentation officielle a marqué le lancement du projet intitulé : « Appui à la reconstitution des moyens d’existence et à l’autonomisation de 18 500 déplacés, retournées et familles d’accueil de la Zone de Santé de Drodro, Territoire de Djugu, en soutien à leur réintégration dans la vie active ». Ce projet, codé CBPF-DRC-24-R-NGO-33495, s’étendra du 4 octobre 2024 au 3 octobre 2025, soit 12 mois.
Ce projet ambitieux, financé par le Fonds Humanitaire en RD Congo, vise à répondre aux besoins urgents des populations vulnérables de la Zone de Santé de Drodro. Les structures sanitaires ciblées par ce projet sont : le Centre de Santé de Référence de Saliboko, Aire de Santé Kpalo-Tchee, Aire de Santé Masumbuko, Aire de Santé Drodro et Aire de Santé Jissa.
La province de l’Ituri, et plus particulièrement le Territoire de Djugu, est confrontée à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent. Depuis mai 2023, une recrudescence des incidents sécuritaires a été observée, exacerbant la vulnérabilité des populations locales avec plus de 1,76 million de personnes déplacées internes et 1,3 million de personnes dans le besoin. La crise en Ituri a entraîné des déplacements massifs de populations, souvent causés par les violences des groupes armés locaux et étrangers, ainsi que par des tensions intercommunautaires. Les déplacés et les retournées dépendent largement de l’aide humanitaire pour survivre, avec des besoins énormes en sécurité alimentaire, abri, santé et nutrition.
Dans le cadre de la troisième allocation de réserve du Fonds Humanitaire pour la crise de longue durée de Djugu, ce projet est d’une importance capitale. Il répond non seulement aux besoins urgents des populations vulnérables, mais il contribue également à leur autonomisation et à la reconstruction de leurs moyens d’existence. « En soutenant ce projet, nous pouvons ensemble améliorer les conditions de vie de milliers de personnes et renforcer la résilience des communautés face aux crises futures », a ainsi déclaré le Révérend Abbé Directeur de la Caritas Bunia.
Le projet interviendra dans deux volets principaux : la sécurité alimentaire et la protection. Dans le volet « sécurité alimentaire », pour accroître la production agricole des bénéficiaires et augmenter ainsi leurs revenus, les ménages recevront des semences maraîchères et vivrières. Chaque ménage bénéficiera de 50 grammes de semences maraîchères, comprenant 10 grammes de choux Baraka/Zawadi F1, 10 grammes d’oignon, 10 grammes d’aubergine, 10 grammes de courge et 10 grammes d’amarante. En outre, ils recevront 20 kilogrammes de semences vivrières, dont 15 kilogrammes de haricot et 5 kilogrammes de maïs pour la saison A 2025. De plus, chaque ménage bénéficiaire recevra des outils aratoires comprenant : 2 houes, 2 tridents, 2 bêches et 5 sacs de 100 kg pour la récolte. Pour le maraîchage, chaque ménage recevra également : 1 arrosoir, 1 binette/râteau et 5 sacs de 100 kg.
Les bénéficiaires seront structurés en groupements solidaires pour bénéficier des bonnes pratiques culturales à travers les champs de démonstration qui seront mis en place. Chaque groupement sera composé de 20 ménages bénéficiaires, et l’ensemble des groupements permettra de pérenniser les acquis du projet, notamment en ce qui concerne l’appui à la production agricole. Ainsi, 1500 ménages bénéficiaires du volet sécurité alimentaire seront organisés en 75 groupements solidaires de 20 ménages. Les bénéficiaires seront en outre encouragés, à travers leur structuration, à constituer des associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) tout en développant des activités génératrices de revenus (AGR) à partir de la vente des excédents de production agricole. Chaque groupement solidaire, composé de 20 ménages, recevra : 1 brouette, 1 pulvérisateur et 1 lot de produits biopesticides.
Dans son volet « Protection », ce projet vise à renforcer les systèmes de protection communautaire en améliorant l’autoprotection et la protection légale des civils vulnérables contre les atteintes aux droits de l’homme. Une attention particulière sera accordée aux mécanismes de protection communautaires en faveur des femmes et des filles vulnérables. Le projet intensifiera les efforts de sensibilisation communautaire en matière de prévention et de soutien aux victimes de violences basées sur le genre (VBG) et d’exploitation et abus sexuels (EAS). Cela inclut la diffusion d’informations essentielles sur les VBG/EAS, la présentation du cadre légal et du processus de référencement pour offrir une assistance efficace aux survivants. En outre, le projet offrira un soutien limité à l’accès à la protection juridique pour les personnes vulnérables déplacées et retournées, contribuant ainsi à leur sécurité et à leur dignité.
En présence d’une centaine d’invités, le Directeur de la Caritas, Abbé Justin Zanamuzi, a souligné les objectifs primordiaux des 24 activités à mener pour une cohésion des populations vivant dans une région à conflit répétitif. Le Chef de Zone de santé de Drodro, Dr. Dieudonné Kabaseke, a salué l’initiative, affirmant que les activités agricoles permettront une réponse adéquate aux cas de malnutrition dans les aires de santé choisies. Quelques bénéficiaires ont exprimé leur satisfaction et ont souhaité une stabilité sécuritaire pour mener à bien les activités du projet. Ce projet, en soutenant la réintégration et l’autonomisation des déplacés, retournées et communautés hôtes, vise à améliorer durablement les conditions de vie dans la région.
Communication Caritas Bunia