Leurs excellences Mgr Marcel Madila et Mgr José Moko, respectivement Archevêque de Kananga et Président de l’ACEAC, Vice-président de la CENCO sont arrivés dans la matinée du jeudi 21 janvier 2021 pour une visite pastorale et de réconfort à l’Eglise famille de Dieu qui est à Bunia. Ils étaient accompagnés de Son Excellence Monseigneur François-Xavier Maroy, Archevêque de Bukavu, Révérend Abbé Henri Chiza, Vicaire Episcopal du Diocèse de Goma, Révérend Abbé Jean-Pierre Badidike, Secrétaire Général de l’ACEAC, Révérend Abbé Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO et Madame Lydie Waridi, Chargé de communication de la Caritas Goma.
Cette double délégation a été envoyée comme messager de paix par l’ACEAC et la CENCO dans les deux Diocèses de meurtries de l’Est et de Nord-Est, à savoir Beni-Butembo et Bunia, cela après avoir suivi avec douleur les drames que vivent les populations de ces Diocèses depuis quelques années.
Accueil à la Place du centenaire de l’évangélisation de la Paroisse Notre Dame de Grâce de Mudzi-Maria
Arrivée l’avant-midi de jeudi à Bunia, après l’aéroport, la délégation a été accueillie par un bain de foule immense à la place du centenaire de l’Evangélisation de la Paroisse Notre Dame de Grâce de Mudzi-Maria.
Son Excellence Mgr Dieudonné Uringi, Ordinaire du lieu puis hôte de l’événement a remercié les membres de la délégation pour leur visite qui s’inscrit dans le cadre de la sollicitude pastorale en réponse au cri de détresse du peuple de Dieu se trouvant en Diocèse de Bunia. Ce dernier, pour mieux circonscrire l’événement du jour, a rappelé ce qu’avait dit Son Excellence Mgr Jean-Pierre, Président de la Conférence Episcopale de France, lors de la séance d’ouverture de l’Assemblée Plénière de l’ACEAC de 2004 à Kinshasa : « L’artisan de la paix, en effet, garde les yeux ouverts sur le réel. Il essaye de tenir compte le plus possible de tous les éléments dans son analyse. Il analyse les causes internes et externes de conflit et essaye d’en comprendre les origines ».
A la lumière de cette allocution, « Nous osons croire », comme l’a précisé l’Evêque de Bunia, que le séjour bien que bref au Diocèse de Bunia permettra à la délégation, grâce aussi aux entretiens et échanges avec les différentes personnalités ainsi que les délégués de fidèles, de se faire une idée claire de la situation que traverse la Province de l’Ituri. « Nous ne pourrons, pour notre part, espérer qu’à votre retour, vous serez les interprètes de la voix de notre peuple meurtrie et fatigué des conflits armés et sanglants, de la violence, des tueries, de destruction des infrastructures et autres. Un peuple qui n’aspire qu’à la paix, mais alors une paix profonde et véritable qui est le gage du développement du milieu », a ainsi conclu son mot.
Pour Son Excellence Mgr Marcel Madila, Archevêque de Kananga et Président de l’ACEAC, la délégation vient passer le message de paix et d’espérance. En tant que sentinelles de paix, les Evêques sont venus entendre, écouter et comprendre. « Lorsqu’un membre de la famille souffre, il a besoin du soutien, du réconfort et de la chaleur de ses frères et sœurs », « Nous sommes venus avec le cœur de Pasteur pour dire que ce qui se passe n’est pas bon, pour dire qu’il y a un autre chemin pour vivre ensemble », a-t-il ajouté.
Rencontre avec les séminaristes du Théologat Saint Cyprien de Bunia
Après l’accueil chaleureux à la place du centenaire de l’évangélisation, Mgr Dieudonné Uringi a conduit ses visiteurs au Grand séminaire Théologat Saint Cyprien de Bunia. Dans son adresse, Mgr Marcel Madila a rappelé aux séminaristes que si les Evêque sont de mages, ces derniers (les séminaristes) seront des apôtres de l’évangile et de l’espérance. Comme au Philosophat de Beni-Butembo, il a signifié aux grands séminaristes qu’ils seront des prêtres au temps de crise. Mais il va falloir profiter de la crise pour faire renaître la société, car même l’histoire de l’Eglise prouve que c’est au moment de grandes crises qu’on a des grands saints.
Quant à lui, Mgr José Moko, Vice-président de la CENCO, s’est attardé sur la théologie de la communion. Il a appelé les grands séminaristes à cultiver l’esprit de considérer l’autre comme centre de préoccupation.
Mgr François-Xavier Maroy, Archevêque de Bukavu a, pour sa part, partagé sur la paix et son importance tout en prenant l’exemple de Jésus-Christ. Pour lui, si les séminaristes ne peuvent pas être des messagers de paix, personne ne peut l’être. « Le Christ Lui-même, son autre nom c’est la paix, car à sa naissance, les anges ont chanté la paix, toute sa mission a été une mission de paix, avant de quitter la terre, il a dit à ses disciples « Je vous laisse la paix et je vous donne ma paix », en revenant après la résurrection, c’est par le mot « paix » qu’il a commencé à saluer les siens ». Dans un sens lyrique mais très profond, il a dit aux séminaristes que leur présence au séminaire ne soit pas seulement pour avoir beaucoup de points, « parce que quand on a beaucoup de points, très souvent, on a du mal à vivre ces points », a-t-il ajouté.